Prendre part à la politique de santé en Europe
- Consultation européenne sur la santé
- Favoriser la santé de tous
- Processus de réflexion pour une nouvelle stratégie européenne en matière de santé
- Propositions de l’EFPAM en réponse aux réflexions de M. David Byrne Commissaire européen alors responsable de la santé (2004)
» Vers une politique de santé qui prenne en compte les citoyens responsables «
Phase I
> Le 17 mai 2004 à Bruxelles, un Forum sur la politique de santé dans l’Europe élargie était organisé par la Direction Générale de la Santé et des Consommateurs – DG SANCO -. Notons en passant que la Directive sur les médicaments (votée en décembre dernier, voir bulletin 61-62) émane de la DG Entreprise (secteur industrie). Lors de ce Forum qui rassemblait de nombreux acteurs engagés dans le domaine de la santé, la Direction SANCO proposait une nouvelle orientation : dans le contexte de subsidiarité où les États membres restent souverains en matière de santé, l’Europe tente de préciser son rôle en insistant sur la nécessité de passer d’une politique de lutte contre la maladie à une politique de prévention.
Représentant notre Fédération Européenne des Associations de Patients pour la Médecine Anthroposophique – EFPAM – nous avons pu exprimer dans l’atelier intitulé « Les citoyens et la santé » que les citoyens responsables de leur santé ne sont pas entendus par les instances concernées, et que l’on peut parler de discrimination à l’encontre des Médecines non Conventionnelles, remarque qui a été mentionnée dans le rapport de synthèse en séance plénière.
Phase II
> C’est sous le titre : Favoriser la santé de tous – Processus de réflexion pour une nouvelle stratégie européenne en matière de santé qu’en juillet 2004 le Commissaire David Byrne poursuivait le processus de concertation en diffusant un rapport présentant sa propre réflexion pour une politique de santé en Europe. Visant à donner à la santé une place centrale dans la politique européenne, ce rapport très documenté confirmait la nécessité de passer d’une politique défensive face à la maladie à une politique préventive.
Ce rapport était adressé à tous les participants au Forum du 17 mai, les invitant à communiquer leur propre réflexion.
Phase III
A- Informations
> Analyse de la situation
La politique de santé classiquement orientée sur les troubles graves, conséquences du tabagisme et de l’alcool ou de la consommation de drogues, sur les pathologies lourdes et les nouvelles maladies ne perçoit pas le potentiel de santé offert par le comportement responsable des citoyens qui en Europe font le choix des médecines non conventionnelles.
Ces médecines font partie d’un mode de vie où la prévention tient une place importante. Ce choix est un choix culturel. Les patients usagers de ces médecines se veulent responsables de leur santé.
En ce qui concerne l’homéopathie et la médecine anthroposophique, les usagers apprécient en particulier la qualité de leurs médicaments :
1/ fabriqués à partir de substances et procédés naturels.
2/ exempts d’effets secondaires iatrogènes.
Leur efficacité est confirmée par une longue tradition.
En outre, ces médicaments sont source d’économie pour les systèmes de soins. En France par exemple, selon les statistiques nationales :
- 40% des citoyens français font appel à l’homéopathie ; le coût de ces médicaments représente moins de 1% pour les dépenses de l’assurance maladie.
- Ils coûtent 4,5 fois moins cher que les médicaments allopathiques.
- Pour les mêmes maladies, les médecins homéopathes coûtent deux fois moins cher que leurs collègues allopathes.
> Les points d’appui juridiques
Deux résolutions européennes, votées par le Parlement (A4-758/97 sur le statut des médecines non conventionnelles – 29 05 97). et le Conseil de l’Europe (n°1206- 04 11 99) demandent la prise en compte des médecines dites non conventionnelles parme lesquelles figurent nommément l’homéopathie et la médecine anthroposophique :
Mais les réglementations sont encore insuffisantes pour l’enregistrement et la libre circulation des médicaments.
La voix des patients n’a pas été suffisamment entendue.
Les Directives récemment votées : 2004/27/EC (médicaments homéopathiques) et 2004/24/CE (médicaments à base de plantes – médicaments d’usage traditionnel) ne prennent pas suffisamment en compte toutes les catégories de médicaments homéopathiques et anthroposophiques. Ces catégories risquent de disparaître malgré leur importance essentielle en thérapie (ampoules injectables homéopathiques en particulier).
Malgré la résolution du Conseil des Ministres 2004/C 20/02 du 2 décembre 2003 intitulée » Médicaments et santé publique : les défis – Priorité aux patients « , dans son article 19 : « demande que le travail et la participation des associations de patients soient soutenus pour garantir qu’il est dûment tenu compte des besoins de ceux-ci dans le domaine pharmaceutique lors de la définition des politiques au niveau européen. C’est important puisque les besoins des patients sont au coeur des politiques pharmaceutiques, que ce soit au niveau communautaire ou à l’échelon national. »,
La liberté de choix thérapeutique : un principe théorique sans aucune garantie légale.
Les patients constatent que la liberté de choix thérapeutique est régulièrement menacée. Les institutions européennes ainsi que les États membres doivent prendre en compte la protection de cette liberté. Aucune discrimination ne devrait limiter ce droit.
Au titre de l’EFPAM nous avons répondu en envoyant un texte de plusieurs pages fin septembre présenté ci-dessous. Pour éviter à nos lecteurs des redites dans la présentation de l’EFPAM et dans l’analyse de la situation, nous en publions seulement les extraits significatifs (certains passages juridiques ou déjà exprimés auprès de nos adhérents sont en petits caractères).
Propositions de l’EFPAM en réponse aux réflexions de M. David Byrne
Extraits – Vers une politique de santé qui prenne en compte les citoyens responsables
Nous nous réjouissons que M. le Commissaire David Byrne propose de définir une politique européenne de santé qui prenne davantage en compte l’importance de la prévention. Cette orientation s’inscrit tout à fait dans les perspectives des médecines non conventionnelles qui visent à entretenir la santé et à prévenir la maladie.
B – Nos propositions
Nous pouvons penser que le retard apporté à la reconnaissance des médecines non conventionnelles par les États membres est en partie la conséquence d’une mentalité trop liée à une conception de la santé réduite à la lutte contre la maladie (pathogenèse) et insuffisamment consciente de la prévention (salutogenèse).
En conclusion, les patients souhaitent qu’au niveau de l’évaluation :
• Les études réalisées en homéopathie et en médecine anthroposophique soient prises en compte par les autorités concernées.
• Des études évaluant l’impact du mode de vie sur l’état de santé soient entreprises.
• Les résolutions citées ci-dessus soient appliquées.
Nous remercions M. le Commissaire de nous associer au processus de réflexion préalable à la mise en oeuvre d’une politique de santé européenne qui tienne compte de la responsabilité active des usagers des médecines non conventionnelles.
Voir le texte entier de la réponse de l’EFPAM publié sur le site de la Commission européenne.
Phase IV
> Cette consultation qui s’est poursuivie en automne 2004 a été largement suivie. Une liste de ceux qui ont adressé leur réponse a été publiée sur le site de la Commission en octobre : un tableau de 17 pages. On peut constater la diversité de ceux qui se sont impliqués dans cette consultation : fédérations, associations, ministères de la Santé etc.
Aux côtés de l’IVAA, (médecins anthroposophes), de l’ECPM (médecins, pluralisme médical), et de ECHAMP (fabricants de médicaments homéopathiques et anthroposophiques), l’EFPAM figure dans cette liste.
Phase V
> Le document de synthèse rédigé par David Byrne rend compte des différentes démarches qui abordent de manière multiple le thème de la santé et l’ouvrent sur ses nombreuses composantes. Celles-ci débordent largement le plan strictement médical tout en l’incluant. Citons le mode de vie, (alimentation, exercice physique, etc.), les conditions socioculturelles, l’interférence avec d’autres grands domaines tels que l’Éducation, l’Agriculture, le Commerce, la responsabilité des États, etc. David Byrne souligne également l’intérêt manifesté pour les médecines non conventionnelles ; la médecine anthroposophique est citée parmi les courants mentionnés.